Etats d’âme d’une jeune mère (2008)

Etats d’âme d’une jeune mère (2008)

La maternité… Sujet vaste s’il en est ! Et justement, qu’en est-il ? Comment est-on maman au 21ème siècle ? Comment réussir ce challenge que l’on nous vend partout de la mère parfaite, femme accomplie, amante débridée ? Comment ressembler à ces mères dans les magazines pour qui tout roule avec une grossesse au top, un accouchement comme-une-lettre-à-la-poste, un bébé parfait et toujours de bonne humeur, un corps de rêve sans le moindre effort apparent et une carrière qui reprend de plus belle ?

Génèse

Il y a des projets qui commencent comme dans un rêve. C’est le cas d’ «Etats d’âme d’une jeune mère».

Tout est parti d’une balade de deux amis une douce nuit d’été bruxelloise, d’un pari lancé en riant dans la chaleur ambiante, un pari un peu fou.

Ce pari a pris de l’ampleur, a fédéré d’autres personnes, d’autres envies. Pour devenir un projet construit, réfléchi, sérieux et solide.

Basé sur les textes écrits par Marie Véja, «Etats d’âme d’une jeune mère» parle de la maternité vécue par une jeune femme d’aujourd’hui.
De ce moment dans la vie d’une femme sacralisé par les média et la société, qui en font non seulement quelque chose de glamour, mais aussi un challenge à réussir comme on réussit tout le reste : son couple, sa carrière, sa coiffure, sa gym, ses vacances. On ne nous parle que de performance, de gestion, de paillettes. Des mots qui, soyons francs, ne représentent en aucun cas la maternité !

Retravaillé par Frédéric Gibilaro et Marie Véja, mis en forme et dirigé par Frédéric Gibilaro, ce spectacle nous transporte dans la tête de cette jeune femme qui affronte ce moment de sa vie avec ses armes, ses doutes, son humanité et son humour !”

Alors que la réalité ressemble plutôt à une grossesse au cours de laquelle on se transforme tout doucement mais sûrement en grosse baleine, un accouchement digne du pire film gore, un monstre hurlant et totalement incompréhensible en lieu et place du bébé rose et gazouillant promis, des kilos et une cellulite qui ne vous lâcheraient pour rien au monde et une carrière impossible à vivre car vos priorités sont autre part ?
Comment ? Hé bien, en trichant ! En faisant bonne figure face au gynécologue, pédiatre, face à sa mère, ses copines, ses potes, ses collègues… Face au monde entier… Mais en n’en pensant pas moins !!!!! Parce qu’entre ce qu’on dit et ce qu’on pense, il y a une énorme marge. D’ailleurs, on pense beaucoup. Et c’est tant mieux. Car cela aide vachement. A garder son calme d’abord. Sa santé mentale ensuite. Et surtout, surtout, à garder le cap. Au final, on tiendrait peut-être là le secret de ces mères des magazines, non ?

Notes du metteur en scène

Il est des choses magiques dans la vie qui appartiennent au domaine de l’inconscient collectif. Par exemple, le thème de la maternité…

Lorsque Marie est venue me trouver pour me parler de son projet humain, il ne lui a pas fallu longtemps pour me convaincre de l’intemporalité et l’universalité du propos.

En effet, cette pièce de théâtre présente notamment le cheminement intérieur d’une jeune mère inexpérimentée, sympathiquement dynamique et délicieusement humaine qui dégage, à la fois un enthousiasme débordant, un étrange calme apparent malgré les épreuves qui lui semblent insurmontables et une folie ravageuse qui engouffre le spectateur dans un plaisir d’être présent à lui-même et face aux autres.

C’est dans cette optique de travail que nous voulons offrir un spectacle vibrant, comique, profond et résolument humain qui signifie quelque chose aujourd’hui et qui rassure même les êtres qui n’attendent pas d’enfants